16 juin 2009

Ode au grand homme

Article publié sur le site
Afrique Liberté en mai 2008
.


Ode

au grand homme

.
.
.
par
.
Anne-Proserpine Diop
.




Il y a un peu plus d’un an, à l'occasion du 50e anniversaire de la prise du pouvoir par le général de Gaulle en Mai-Juin 1958, Anne-Proserpine Diop publiait cette tribune décapante sur le site Afrique Liberté, aujourd'hui disparu. A l'approche du 50e anniversaire des indépendances d'Afrique subsaharienne (1960-2010), nous croyons utile de la republier. Attachez donc bien vos ceintures et... bonne lecture !




Merci à toi, Ô fondateur de la glorieuse Vème République et son seul grand président, merci d’avoir purifié la France, Ô grand alambic, toi sans qui nous aurions été horriblement précipités !

Certes, nous perdîmes dans l’affaire 95 % de notre territoire et la moitié de notre population, mais qu’importe ?

Certes, les « indigènes » devinrent souvent ensuite des pauvres parmi les pauvres et innombrables martyrs, les bourgeoisies-intelligentsias africaines et maghrébines pataugent dans le nationalisme, l’ethnicisme voire le racisme et l’antisémitisme, et cultivent à plaisir des sentiments anti-français dont elles tentent d’abreuver leurs peuples avec notre bénédiction, mais qu’importe ?

Certes, dans ce contexte de mensonge, de mépris et d’injures, les banlieusards de nos villes, « blacks » ou « beurs », sont complètement paumés et vomissent l’Etat français blanciste et retors, ainsi que la République, ses valeurs, la France et son peuple qu’ils confondent avec lui, mais qu’importe ?

Certes, tout cela réjouit nos concurrents qui n’en espéraient pas tant – la France non seulement dépossédée de la totalité de son Empire, mais encore confrontée aux conséquences catastrophiques du choix blanciste sur sa propre population ! – , mais qu’importe ?

L’essentiel c’est que nous te disions grand merci, Ô génie des Alpes en ce sens que tu planes très haut sur les sommets aristocratiques de la vision nationale et de la pensée.


Merci à toi, Ô esprit prodigieux et fulgurant, incarnation zélée du courage et du prestige, toi qui nous as légué l’Europe blanche et propre et riche plutôt que l’Afrique noire et grise, crasseuse et incapable !


Merci à toi, Ô Père Noël – que Dieu ne t’a-t-il fait éternel pour conduire les veaux à jamais ! – merci à toi, grâce à qui j’allume en l’an 2008 ma télé à 20 heures tous les jours pour admirer mon président blanc, mon Assemblée nationale blanche et mon Sénat blanc, mes maires blancs, mes partis politiques blancs, mes intellectuels blancs, mes écrivains et mes écrivaines blancs, ma France d’en-haut obèse et blanche, avec sa minimale écume métèque.

Merci à toi, Ô élixir de France, en ce sens que la France blanche éternelle s’incarna en toi comme Dieu en Jésus-Christ !

Merci à toi, Ô l’ami des peuples, d’avoir rendu nègres et ratons à la Liberté qui nous profite et les assassine !

Et merci à toi, Ô gardien de l’ordre harmonieux, merci encore d’avoir ranci dans la consommation opulente les sans-culottes françois de la sorte muselés !

Ô oui, infiniment merci à toi d’avoir guéri le peuple français de l’absurde lubie d’apporter au Monde entier Liberté, Egalité, Fraternité et Laïcité, ces marottes qui ne valent que pour lui, et encore, et merci aussi pour les Amerloques et pour Ben Laden : plus la France est réduite et modeste, plus le peuple français tourne le dos au monde, plus ceux-là sont prospères et puissants !


Enfin merci, merci mille fois à toi, Ô le bien nommé et le bien taillé, grand fils de Gaule, protège dans tes mains fermes et rugueuses les mânes de nos ancêtres blancs et blonds, toi qui deux fois sauvas la France en pourfendant le péril étranger ! A l’heure où mugissent les banlieusards basanés et enragés, désintégrés et intégristes, oranges mécaniques vivantes preuves de ta clairvoyance, il fallait s’en débarrasser, ces gens-là ne peuvent être la France, ces gens-là ne sauraient être la France, jamais deux sans trois, Ô premier d’entre les Gaulois, que le ciel nous tombe sur la tête, ressuscite et reviens encore une fois nous sauver !


Anne-Proserpine Diop




Libellés : , , , , , , , , , , ,