1 févr. 2013

Mali : Du devoir de violence aux conditions de la paix



Mali :

Du devoir de violence


aux conditions de la paix




par 

Alexandre Gerbi





Difficile de se réjouir que pleuvent les bombes, même lorsqu’elles s’abattent sur des terroristes et des criminels. Car il faut le garder à l’esprit, ceux-ci sont aussi des hommes, qui meurent. Pourtant, on ne peut que se féliciter de l’intervention française au Mali...

Avec cette réserve importante : l'intervention aurait dû avoir lieu beaucoup plus tôt – sachant que j’étais, pour ma part, opposé aux interventions militaires en Côte d’Ivoire et en Libye, comme je suis actuellement opposé à une intervention en Syrie.

En effet, tout au long de ces mois où la France refusa de bouger malgré les demandes répétées du gouvernement malien, combien de victimes de la barbarie, combien de mutilés, combien de femmes violées, combien de mausolées, de trésors inestimables détruits ? Mais aussi, combien de combattants-terroristes attirés dans le secteur, enhardis par l’apathie internationale, et qui furent (ou seront) autant de morts supplémentaires, à la fin ?

Dès juillet 2012, le blog Fusionnisme réclamait une intervention. Hélas, il aura fallu l’attendre près d’une demi-année, avec tous les dégâts précédemment énoncés…

Ainsi va l’absurdité de ce monde, ou son cynisme. Laisser pourrir la situation, pour que l’horreur, la folie et l’ignominie prennent des proportions telles que l’intervention en devienne incontestable. Y compris pour les Etats-Unis, pourtant si singulièrement complaisants, d’habitude, à l’égard de l’obscurantisme politico-religieux qu’instrumentalisent leurs services secrets ou distillent, depuis des décennies, à coups de pétrodollars, leurs protégés du Golfe… Au gré d’un dessein monstrueux, dont j’ai eu l’occasion d’expliquer la nature secrète et profonde, sur les ondes de Beur FM, avant-hier, mercredi 30 janvier…


A l’heure qu’il est, la partie semble en voie d’être gagnée par l’armée franco-africaine. Ainsi, après le temps de la guerre, paraît déjà venir celui de la paix…

Or de toute évidence, et comme s'élèvent de plus en plus de voix pour le dire, cette paix n’aura de chance d’être durable qu’à condition que soient dissoutes les causes de la guerre, à commencer par l’effarant dénuement dans lequel vivent les populations maliennes.

Au-delà d’un nécessaire aggiornamento historiographique au sujet de la prétendue « décolonisation » franco-africaine que le Mouvement Fusionniste et le Club Novation Franco-Africaine appellent de leurs vœux depuis des années, un vaste plan de développement s’impose donc, en matière de scolarisation de tous les enfants, de santé publique, de construction d’infrastructures, etc. Autant de conditions nécessaires à l’essor économique.

Un plan généreux et ambitieux que la France, adossée à l’Union européenne, doit le plus rapidement possible proposer au gouvernement malien et négocier avec lui, dans une logique enfin bilatérale, égalitaire et fraternelle.

Puissent de telles perspectives être ouvertes, demain, par François Hollande, lors de sa visite à Bamako et, nous dit-on, à Tombouctou, cité martyre, victime de la bêtise mondiale.

Alexandre Gerbi


2 Comments:

At 12/2/13 00:49, Blogger Sophie de Clauzade said...

Concernant l'aide que la France et l'Europe doivent apporter au Mali, ces pays y seront contraints et les faits vous donnent raison de façon accélérée : les premiers attentats terroristes révèlent que les Maliens, après l'islamisme et leurs tortures, ne pourront supporter ce terrorisme qu'ils disent redouter. Ne faudrait-il pas prévoir même d'exfiltrer la population malienne en France et en Europe, en attendant que la paix soit rétablie dans leur pays ?

 
At 30/3/13 01:14, Blogger Sophie de Clauzade said...

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